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Chers visiteurs, il y a enfin du nouveau sur mon site Jimdo!

Les rubriques Avertissement et Nouveautés, bien sûr, ont été mises à jour, le

Blog s'est enrichi d'une nouvelle page et apparaît la rubrique "Mémoires d'un nomade" qui comme son titre l'indique, a la prétention d'être le récir d'une histoire, la mienne !

 

Retour vers le futur !!!

 

Le Mesnil-Esnard, le 13 juillet 2023

 

     Oui, c'est un peu ce qui m'arrive, au sens propre du terme, avec l'intervention du chirurgien, le Professeur Jean-Marc BASTE, qui m'ayant reçu et... testé, m'a déclaré :"On va forcer le destin...".

     Il faut comprendre qu'il venait, après concertation avec sa collège pneumo-oncologue, le Dr Suzanna OUCHLIF-BOTA, de copnfirmer qu'une tumeur de plus de 2 cm de diamètre et plutôt mal placée sur l'arrière du poumon droit et entre les lobes supérieur et médian était très vraisemblablement maligne... un adénocarcinome... Et il me confirmait dans le même temps qu'il acceptait de m'opérer pour l'extraire.

     Vu mon âge, ce pouvait être considéré comme une gageure, mais de toute évidence, il n'en était pas à son coup d'essai avec des octogénaires, voire plus, et le fait d'être passé maître dans l'art de l'utilisation d'un robot et donc d'une technique moins invasive lui permettait de limiter les conséquences plus lourdes d'une intervention classique.

     Et aujourd'hui, 18 jours après l'intervention et deux jours d'hospitalisation, je mesure à quel point j'ai en effet un "futur" devant moi.

     Un futur sans la crainte des effets délétères d'une chimio et d'une radiothérapie, ce que la pneumologue m'a confirmé lundi après-midi après avoir reçu les réultats des analyses du laboratoire d'anapathologie : la partie "dangereuse" de la tumeur a été extraite et la chaîne ganglionaire n'était pas contaminée.

     Il ne me reste plus qu'à me soumettre à des contrôles réguliers de scanner tous les 6 mois...

 

Et retour sur le passé récent...

 

 Le Mesnil-Esnard, le 14 juillet 2023

  

Ce à quoi j'étais déjà soumis depuis décembre 2021, date de l'embolie pulmonaire découverte fortuitement à l'occasion - justement - d'un scanner thoracique.

Et oui, mes poumons m'avaient déjà créé quelques préoccupations.

Mais rien d'étonnant à ça chez un ex-gros fumeur : 54 ans de tabagisme ne peuvent rester impunis.

         Au cours de l’hiver 2020-2021, une bronchite persistante avait conduit mon médecin référent du centre de santé d’El Campello à me prescrire une radiographie qui avait montré l’existence d’un épanchement dans le bas des poumons laissant penser à un début de pleurésie. Après un traitement complet à base d’antibiotiques, la radiographie suivante avait montré un quasi-assèchement des poumons et donc à une situation évaluée alors comme normale. 

Et c’est donc à l’occasion de notre voyage en France à l’automne 2021 que notre médecin référent français consulté à Paris a estimé nécessaire d’effectuer un contrôle de routine par le biais d'un scanner. 

Au matin du 3 décembre, malgré un état général pas très satisfaisant et une grande fatigue, je me suis transporté tant bien que mal du 18ème arrondissement où nous avions loué un studio, par le métro et une bonne distance à pied, jusqu’à l’institut de radiologie situé dans le 8ème arrondissement. 

Et là, à l’issue de l’examen, le médecin radiologue est venu me chercher dans la salle d’attente et m’a introduit dans une pièce adjacente et m’a fait allonger sur un lit type brancard en m’annonçant : “Vu votre état et le résultat du scanner, vous êtes en train de faire une embolie pulmonaire. Je ne peux pas vous laisser repartir, il faut vous hospitaliser d’urgence. J’appelle une ambulance pour vous conduire à l’Hôpital Pompidou... Pouvez-vous prévenir un proche ? ...” 

Je ne saurais décrire l’état de sidération dans lequel je me suis retrouvé en l’espace de quelques secondes ! 

J’ai cependant réagi en appelant Michelle mon épouse, à laquelle j’ai eu juste le temps et la force de lui dire : “Je fais une embolie pulmonaire, j’attends l’ambulance pour l’hôpital... je te rappelle...”  

Les ambulanciers venaient d’entrer dans la pièce et me transféraient immédiatement sur leur brancard... et tout va alors aller très vite : installation dans l’ambulance qui, toutes sirènes hurlantes va traverser Paris et me conduire aux urgences de Pompidou. 

J’avoue que je ne garde pas un souvenir très agréable de ce périple agité, le conducteur roulant à vive allure, slalomant dans la circulation, et durant lequel celui des deux qui ne conduisait pas m’a assailli de questions : “ nom... prénom... date de naissance... passez-moi votre carte vitale, votre carte de mutuelle ”. 

L’arrivée aux urgences de Pompidou ne s’est pas faite de manière moins agitée : changement de brancard, intervention de l’interne pour une rapide auscultation suivie d’un électrocardiogramme et parcage dans le couloir, face aux toilettes... dans un bruit indescriptible fait de plaintes, d’appels, d’invectives, de bruits de chariots qui s’entrechoquent, de rappels à l’ordre des infirmières etaides-soignantes à un homme qui avait toutes les caractéristiques apparentes d’un SDF passablement alcoolisé ou plus et qui urinait à même le mur entre deux brancards... un spectacle consternant que je n’oublierai pas de sitôt, d'autant que j'ai attendu là plus de cinq heures avant d’être conduit dans une petite salle de repos où là on m’a mis dans un vrai lit et fait avaler un médicament - dont j’ai ignoré la nature – et apporté un plateau-repas que j’ai d’autant plus apprécié que je n’avais rien avalé depuis le petit déjeuner pris relativement tôt. 

Et là, j’ai encore attendu un certain temps avant qu’on ne me véhicule par nombre de couloirs, ascenseur... jusqu’à une chambre du service de pneumologie où l’heure était venue de trouver enfin le repos. 

 

 

Le Mesnil Esnard, le 15 juillet 2023

  

         Michelle, mon épouse était entre-temps arrivée à l'hôpital et m'avait rejoint dans la salle d'attente-repos (en fait sans doute d'observation) puis m'avait accompagné dans la chambre double où, traité par anti-coagulant (l'Eliquis) j'allais séjourner 2 jours et vivre des heures pas très agréables en raison de l'attitude des deux compagnons de chambrée qui se sont succédés, chacun apparemment dans l'attente d'une intervention chirurgicale.

En effet le premier, à la respiration difficile, n'a pas cessé de geindre et ne pouvait tenir allongé et le second, tout aussi mal en point mais silencieux ne supportait pas l'obscurité et s'est refusé à fermer le soir les rideaux occultant de la chambre, illuminée par l'éclairage des voies de circulation de l'établissement.

En d'autres termes, je n'ai pas réussi à reposer correctement et j'ai passé deux nuits blanches.

Fort heureusement les visites de Michelle, de ma fille, Corinne, venue en urgence de sa Bretagne parle train et de ma petite fille Iris, alors en cours professionnel à Paris, ont distrait quelques moments de ces deux journées qui resteront comme le plus mauvais souvenir de cet épisode imprévu.

Et finalement, le 6 décembre, un lundi, le pneumologue qui m'avait pris en charge le vendredi soir m'a signé mon bon de sortie avec une ordonnance de prise d'Eliquis quotidienne pendant 6 mois jusqu'au bilan à effectuer au CHU de San Juan proche de mon domicile d'El Campello.

Bilan qui consistait en, outre un contrôle sanguin, un scanner thoracique dès le retour et six mois plus tard. 

Le 14 décembre, avec l'accord du pneumologue, nous reprenions l'avion pour rentrer chez nous, où compte-tenu de mon état j'obtenais rapidement un rendez-vous dans le service de pneumologie du CHU de San Juan et le premier scanner était programmé pour le 19 janvier. Le second le fut pour le 30 mai. A chaque fois, le ou la pneumologue qui me recevait pour me commenter les images m'ont dit qu'à part une zone de "verre dépoli " de 20mm de diamètre qui persistait, tout paraissait normal et stabilisé et donc l'anti-coagulant ne se justifiait plus au bout des six mois.

Un nouveau scanner confirmait le 30 novembre que la zone "verre dépoli" persistait et que si cela se confirmait au prochain scanner on étudierait les moyens d'en savoir plus sur cette "tâche" persistante mais qui ne semblait pas avoir évolué. 

Entre temps, mon médecin référent du centre de santé, un peu plus attentive à mes constantes en raison des événements, s'est soucié d'un taux de plaquettes anormalement élevé et persistant depuis plusieurs analyses... fait qui en réalité existait depuis au moins 3 ans.

 

Elle avait donc résolu de m'obtenir un rendez-vous dans le service d'hématologie du CHU ou l'hématologue après m'avoir fait faire une analyse un peu plus poussée a découvert que je souffrais d'une "thrombocytémie essentielle"... ce qui signifie qu'un gène de la moëlle osseuse avait muté et provoquait cette production anormale de plaquettes et donc pouvait ou aurait pu être à l'origine de l'embolie pulmonaire de l'année précédente.

Mais là, aux grands maux, les grands remèdes et pour traiter ce qui s'apparente à une leucémie latente - et peu susceptible d'emballement à ce que j'en sais - je me suis retrouvé avec une gélule de "chimio" à avaler quotidiennement et cela.... Jusqu’au bout de ma vie.

J'avais toujours dit que quoi qu'il arrive je refuserais toute chimiothérapie, mais je n'avais pas jusqu'alors imaginé qu'elle était également possible, plus légère, par voie buccale.

         Donc, c'est fait... j'ai accepté le traitement et j'avale depuis, consciencieusement, ma gélule tous les jours au déjeuner.

 

 

 

D'un chirurgien... à l'autre !

  

  Le Mesnil Esnard, le 16 juillet 2023

   

         Tiens, mais au fait... si nous étions chez nous, nous aurions droit ce soir à partir de 23h, au superbe feu d'artifice qui clôture les fêtes patronales d'El Campello, fête de la sainte patronne des pêcheurs, la "Virgen del Carmen".

 

         Mais pour l'instant et jusqu'au vendredi 28 juillet, nous sommes toujours hébergés chez nos amis du Mesnil Esnard, Isabelle et Clifford, qui veillent sur nous comme ils le feraient avec de vieux parents négligeant de leur âge et donc à protéger des effets de leur propre insouciance...

         Qu'ils en soient, ici aussi, beaucoup remerciés.

 

         Oui, car sans Isabelle, je n'aurais pas eu la chance de rencontrer la pneumologue du CHU de Rouen qui devait confirmer la dangerosité de cette fichue zone de "verre dépolie", soupçonnée de n'être autre qu'une tumeur cancéreuse puis d'être reçu par le chirurgien thoracique qui allait accepter de m'opérer de la dite tumeur, malgré mon âge... mais grâce à mon état général pas trop abimé... et cela sous robot, sa spécialité, ce qui multipliait les chances de récupération plus rapide parce que technique moins invasive que l'intervention classique en pareil cas.

         Il faut dire que ce qui vient de m'arriver est le fruit d'un heureux concours de circonstances qui ne se serait pas produit si nous n'avions fait notre premier voyage en France, cette année, pour Michelle et pour... une intervention chirurgicale !

         En effet, Michelle souffrait depuis plusieurs mois de l'apparition d'une hernie inguinale et de la récidive d'une hernie ombilicale déjà opérée en 2014. Et elle avait résolue de reprendre contact avec le chirurgien qui l'avait alors opérée, considérant qu'il avait résolu une partie de son problème (une autre hernie inguinale, de l'autre côté) la première fois. Et via LinkedIn, elle avait réussi à reprendre contact avec lui et il avait accepté de l'opérer, en ambulatoire, le 24 mars de cette année. 

          L'opération devait se faire en clinique privée, à Bois-Colombe, où exerce également le chirurgien, moyennant un "dépassement d'honoraires" de 1000 € !!!... Mais, patatras, le bloc chirurgical a soudain été fermé pour "travaux de remise à niveau" quelques jours avant et en catastrophe, l'opération a été reprogrammée - heureusement à la même date - à l'Hôpital Franco-Britannique de Levallois-Perret, où Michelle avait déjà été opérée en 2014.

         Et, comme à chaque fois que nous séjournons à Paris, au gré des studios type "AirBnB" ou "Abritel" que nous trouvons à louer le temps nécessaire au séjour, nous en profitons pour faire nos bilans de santé en prenant rendez-vous avec les médecins dont certains nous suivent depuis plusieurs années... entendons-nous bien : pour ceux qui ne sont pas partis en retraite ou hélas ont déjà quitté ce monde. Pour l'anecdote, notre rhumatologue et médecin référent nous avait suivi depuis 1986... et l'ophtalmologue depuis plus de 25 ans. 

 

 Le Mesnil Esnard, le 20 juillet 2023

 

         Pour ma part, j'avais une ordonnance délivrée l'année précédente par mon cardiologue, pour un angioscanner des artères coronaires, mais pour lequel, en raison des délais de notre retour au bercail, je n'avais pas pu obtenir de rendez-vous.

         Là, cette fois, j'avais pris mes précautions et pris mon rendez-vous, via Internet avant de partir, pour le 22 mars. 

         Date fatidique s'il en fut car, dans premier temps, le radiologue m'annonça qu'il ne pourrait pas procéder à l'examen demandé pour des raisons tenant à l'état de mes reins (taux de créatinine trop élevé interdisant l'utilisation d'un produit de contraste) mais qu'il allait quand même me soumettre à un autre type de scanner propre à mesurer l'état de mes coronaires. Et à l'issue de cet examen, avec une mine de circonstance, il me fit entrer dans son bureau et face à l'écran de son ordinateur, me montrant des images que je regardais avec toute l'attention d'un béotien qui n'y comprend goutte, m'annonça deux nouvelles qui me glacèrent l'échine !!!

         Un, mes coronaires étaient atteintes d'une maladie "athéromateuse calcifiante à prédominance bi tronculaire"... excusez du peu ! Et je passe les commentaires sur l'aorte thoracique, la valve mitrale... désespérant...

         Deux, l'étude pulmonaire révélait "une augmentation de taille de l'opacité de type mixte précédemment décrite dans la partie interne du segment dorsal du lobe inférieur droit". En clair, la zone de "verre dépoli" détectée le 3 décembre 2021 lors du scanner qui avait permis de découvrir une embolie pulmonaire, non seulement était toujours là, mais elle avait progressé et devenait plus que suspecte. 

         Les choses vont alors se précipiter.  

         Nous devions nous rendre à Rouen le 1er avril, plus précisément au Mesnil-Esnard, chez nos amis Isabelle et Clifford, car Isabelle devait opérer Michelle du canal carpien droit dès le 3 avril. Elle l'avait déjà opéré du gauche en 2011.

         J'ai donc résolu de lui demander si elle pouvait me faciliter un rendez-vous avec un pneumologue du CHU de Rouen, où elle est elle-même à la tête du service de chirurgie plastique et reconstructrice ainsi que chef du service SOS Main.

         Elle m'obtenait ce rendez-vous pour le 5 avril et le verdict est tombé : forte suspicion d'une tumeur cancéreuse de 25 mm de diamètre au poumon droit, à cheval sur les lobes supérieur et médian. J'avais pris la précaution d'emporter les CD de tous les scanners effectués depuis le 3 décembre 2021, soit janvier, juin, novembre 2022. La progression avait été lente, mais significative et le Dr Suzanna BOTA n'avait aucun doute sur le diagnostic.

         Rendez-vous m'était alors donné avec le Professeur Jean-Marc BASTE, chirurgien thoracique et spécialiste des interventions sous robot. Je le rencontrais le 11 avril et à l'issue de l'examen de mes scanners et de l'entretien, il me conduisait au pied d'un escalier, me demandant de monter deux étages à bonne allure, puis de redescendre et là, il allait me confirmer que mon état physique général me permettrait de surmonter l'opération d'extraction de la tumeur et me précisait : "On va forcer le destin". Le sort en était jeté !

         L'opération était fixée au 29 juin... mais au rendez-vous préopératoire, Mr BASTE m'annonçait que ce serait pour le 26 juin au matin et que je serais hospitalisé dès le dimanche 25 dans l'après-midi. 

         Avant que je l’oublie, je précise qu'en ce qui concerne l'état de mes coronaires, j'avais un rendez-vous avec le cardiologue le 28 mars et le Dr Azerraf, tout en faisant remarquer que le cardiologue avait un peu dépassé les limites de son expertise en avançant un diagnostic, m'ordonna un nouvel examen, une "scintigraphie myocardique", qui ne pouvait se faire qu'à l'Hôpital Américain de Neuilly... il nous restait 3 jours avant de prendre le train pour Rouen... Et j'ai eu, une fois de plus, confirmation que la chance veillait sur moi... J'ai obtenu un rendez-vous pour l'examen le 30 mars ! Examen auquel le médecin spécialisé n'a pas jugé utile d'aller jusqu'à son terme, estimant que la première partie suffisait à démontrer que l'état de mes coronaires ne justifiait pas l'alarmisme de son collègue radiologue. Ce que me confirmait téléphoniquement le cardiologue quelques jours plus tard, me déclarant qu'on en reparlerait lors de mon prochain passage par Paris, sans autre urgence. 

         Notre vol de retour étant réservé pour le 12 avril et il ne nous aurait servi à rien de rester en France en attendant mon opération, nous sommes rentrés chez nous, à El Campello.

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         Petite interruption « temporelle » dans mon récit, car pour la suite il m’a fallu attendre que Michelle reprenne le fil de sa propre histoire médico-opératoire pour que je la retranscrive ci-dessous. Et comme nous étions dans la dernière ligne droite de notre séjour rouennais, j’ai préféré attendre notre retour à El Campello, la reprise de contact avec notre univers abandonné depuis 6 semaines, la remise en ordre du contenu des valises, les retrouvailles avec nos amis Italiens, Gianfranco et Grazia, arrivés depuis le 13 juillet et qui nous attendaient avec l’impatience qu’on imagine… quoi encore ?... Ben oui ! la préparation de l’accueil de Frédéric, Susie, Fergus et Hazel attendus au soir du 4 août… et tout ça m’a tenu éloigné de ce blog jusqu’au… 5 août !!!

Et je reprends ici…

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El Campello, le 5 août 2023

 

Cependant, pour Michelle les choses ne s'étaient pas aussi bien passé que lors de la première opération de ses hernies. Il s'agissait pourtant du même chirurgien. Mais cette fois-ci, il a manqué de sérieux d'un bout à l'autre. Déjà la visite préopératoire n'a duré que quelques minutes et il s'est contenté de dire : "je vois très bien ce qu'il y a.…" 

          Puis le jour de l'opération, il est passé rapidement après l'intervention pour annoncer : "tout s'est bien passé ... je vous revois dans une dizaine de jours... ne vous étonnez pas, vous aurez sans doute un hématome pubien, l'infirmière vous dira quoi faire" mais sans préciser ce qu'il avait fait.

         Le rendez-vous a été fixé par sa secrétaire, par téléphone, au jeudi 6 avril après-midi, ce qui supposait de prendre le train le matin de Rouen pour Saint Lazare et retour le soir. Le 5 avril, la secrétaire téléphonait pour avancer le rendez-vous en milieu de matinée le lendemain, le chirurgien devant partir en week-end l'après-midi, ce qui rendait la chose impossible pour nous.

         Et malgré des demandes réitérées, Michelle n'avait pas reçu de compte-rendu opératoire, pourtant obligatoire et indispensable. Et à ce jour, en dehors de sa réponse au message personnel, via LinkedIn, qui disait : "Je suis absolument confus... je suis désolé... je n'arrive pas à vous joindre sur votre téléphone... Pouvez-vous me rappeler sur mon portable..." suivait le numéro. Ce qu'elle a fait et là, il lui a posé la question : "Je ne vous ai pas mis de rustine ?". Mais toujours pas d'information écrite sur l'opération. Un conseil quand même de sa part "faites faire une échographie abdominale et tenez-moi au courant "... 

Mais la hernie ombilicale - opérée - a fait un retour en force et a nécessité un rendez-vous de contrôle obtenu de justesse pour le 22 juin auprès - une fois de plus - d'un collègue d'Isabelle, chirurgien abdominal, qui a confirmé la nécessité de réopérer l'ombilic... mais pas trop rapidement. Ce sera donc pour un prochain voyage à Rouen... sans doute pas, selon nos prévisions, avant l'automne 2024... après les Jeux Olympiques !!!


El Campello, le 6 août 2023

 

 

 Pour en revenir au fil de ces dernières semaines, nous sommes donc rentrés à El Campello le 12 avril, lendemain de ma visite au chirurgien, avec comme objectif de bien profiter des 9 semaines qui nous séparaient du retour à Rouen, prévu pour le 13 juin.

En profiter, c’était aussi se rendre aux rendez-vous médicaux programmés : prise de sang puis consultation d’hématologie chaque mois ; scanner thoracique puis consultation avec la pneumologue qui me confirmait que la tâche de « verre dépoli » lui paraissait cette fois suspecte, le radiologue évoquant même un soupçon d’adénocarcinome, et insistant sur le fait qu’il fallait surveiller l’évolution très attentivement… et donc c’est à ce moment-là qu’il a fallu lui  annoncer que le diagnostic avait déjà été confirmé en France et que j’allais être opéré au CHU de Rouen. Elle a pris acte de l’information mais tout en me laissant comprendre qu’ici… au CHU de San Juan…on ne pratiquait pas d’intervention sous robot et que de toutes façons, vu mon âge et la lente évolution de la tumeur, la solution ne passerait pas par une intervention… Mais elle m’a bien recommandé de reprendre contact avec le service pneumo à mon retour de France afin que soit assuré le suivi de l’intervention.

Non seulement je me suis engagé à le faire – n’est-ce pas mon intérêt ? – mais j’ai déjà sollicité un scanner de contrôle (à pratiquer 2 mois après l’opération) et donc un rendez-vous pour en connaître les résultats et les commentaires.

Cette période entre-deux je l’ai mise à profit également pour m’inquiéter du fonctionnement de mes reins, ce qui m’avait été fortement suggéré en raison d’un taux de créatinine relativement élevé. Mais espérer un rendez-vous avec un(une) néphrologue dans le service public de santé en un délai aussi court était totalement inenvisageable. J’ai donc pris contact avec une jeune néphrologue dans un établissement privé qui à la lecture des résultats de mes prises de sang depuis 2 ans, m’a ordonné un examen plus approfondi ainsi qu’une échographie des reins (que je n’ai pu faire procéder qu’à Rouen le 17 juin) et m’a fortement suggéré quelques changements fondamentaux dans mon mode de vie : abandon de la consommation d’alcool (2 verres de vin tolérés par semaine…), limitation drastique de la consommation de sucre, obligation de pratiquer quotidiennement quelques exercices physiques à l’aide d’élastiques divers et variés, de petites altères, marche quotidienne, etc. ce que je me suis appliqué à réaliser au début par raison, puis peu à peu en y prenant un certain plaisir… mais là encore… attention aux abus !!!

Tout ça, avec toutes les contingences matérielles à régler ou programmer en raison d’une absence de plusieurs semaines mais sans date de retour programmable, nous a gentiment conduit au 13 juin, date de l’envol pour Rouen, via Paris bien sûr.

 

Deux jours d’hospitalisation !!!

 

El Campello, le 7 août 2023

 

A partir de cette date, le calendrier était fixé et le terrain était, somme toute balisé. Scanner Thoraco-crânien le 15 (oui, le crâne parce que s’il y a métastase du cancer du poumon, c’est là qu’elles apparaissent en premier… donc il valait mieux vérifier… et il n’y avait rien !), échographie des reins le 17, rendez-vous préopératoire avec le chirurgien le 20 en début d’après-midi, avec l’anesthésiste un peu plus tard le même jour… et hospitalisation dès le dimanche 25 juin dans l’après-midi avec entre autres… le rasage complet du poitrail et des aisselles.

Lundi matin, tout s’est passé très vite : réveil à 6h30, auscultation, vérification des constantes, prise de sang… et à 8h, j’entrai au bloc après avoir croisé, dans la coursive qui y menait, le chirurgien tout sourire qui m’a salué d’un « tout va bien se passer Monsieur Perrot » … j’ai eu le temps d’entrevoir un énorme matériel doté d’un écran avant d’être installé sur la table d’opération et là doté d’une perfusion et d’un masque, je ne me suis même pas senti m’envoler vers le néant…

A mon réveil, mes yeux sont tombés sur la pendule du bloc… j’étais entrain d’en sortir… il était 12h05… une interne m’a rassuré d’un « tout s’est très bien passé Monsieur Perrot » et quelques instants plus tard j’étais de retour dans ma chambre pour constater que j’étais doté d’un pansement sur le flanc droit d’où émergeait un drain relié à un aspirateur posé à même le sol et surtout pour me rendre compte que je n’étais doté d’aucune perfusion !

Je n’ai guère attendu avant qu’on ne m’apporte un plateau repas et les comprimés anti-douleurs nécessaires : l’un comme l’autre furent les bienvenus et je dois reconnaître qu’à aucun moment je n’ai eu à me plaindre de douleurs importantes. Certes j’ai ressenti les conséquences des écartements des côtes, mais sans plus.

Rien n’a vraiment marqué la suite de mon hospitalisation, sauf peut-être le fait d’être au second étage du bâtiment dont le toit supporte la piste d’atterrissage de l’hélicoptère du SAMU et donc chacun de ces atterrissages et de ces décollages était assez éprouvant… surtout quand je venais de m’assoupir !

Et puis bien sûr, je dois avouer que le fait d’être un « protégé » d’Isabelle et donc un peu aussi de Mr Baste m’a donné l’impression que tout le personnel du service était plein d’égards à mon encontre… mais je crois que ce n’est qu’une illusion… il l’est tout autant avec tous les autres patients qui séjournent au CHU…

Dès le mardi en fin d’après-midi, le drain ne produisant plus de bulles… il m’était retiré et le pansement refait.

Et mercredi en milieu de matinée, la porte de ma chambre s’ouvrait sur le Professeur Baste, entouré de tout son staff… la chambre était pleine… et celui-ci me posait directement la question « Comment ça va ce matin Monsieur Perrot ?» à laquelle je répondais par un franc et massif : « Très bien, je vous remercie… » et alors j’entendais prononcer ces mots qui m’ont laissé pantois : « Bon, c’est très bien, vous allez sortir ce midi…  prévenez que l’on vienne vous chercher… » et se tournant vers l’un des internes lui dit « vous préparez la liasse de sortie, les ordonnances…) et toute la troupe s’en est allée… sans autre forme de procès.

Michelle, prévenue, me rejoignait et après un dernier plateau repas (pas mauvaise la cuisine ma foi !) Isabelle qui avait réussi à libérer deux petites heures de son emploi du temps surchargé, me remontait au Mesnil-Esnard où j’allais entamer une convalescence de 4 semaines, marquée par des attentions permanentes de tous, et par des séances bi-hebdomadaires de récupération respiratoire et musculaire chez un jeune kiné, Julien GRENIER, chez qui je me rendais à pied… 1.5 km aller-retour. En bravant, en short, tee-shirt et sandales d’été la fraîcheur du vent et les ondées, n’ayant prévu dans mon bagage (pour une mi-juin à une fin juillet… logique) que des effets pour la belle saison alors que j’aurai pu supporter un jogging, des baskets et quelques fois un K Way… je n’irai pas jusqu’au ciré !!!

 

Retour au bercail…

 

El Campello, le 12 août

 

Les jours passent et l’emploi du temps est parfois chargé et je ne trouve parfois guère de créneau pour écrire au calme…

         Je reprends donc la suite et la fin de notre séjour au Mesnil-Esnard, dont les journées ont été marquées, outre les séances de kiné, par les quelques inévitables courses alimentaires et par plusieurs descentes en bus jusque Rouen pour retrouver les lieux et les souvenirs de 11 ans de vie dans cette ville… On y a déjeuné aussi plusieurs fois dans divers établissements, mais sans grand enthousiasme… le mois de juillet et les touristes n’incitent guère les restaurateurs à faire preuve de recherche de qualité…

         Il y eut aussi les sorties restauration de fin de semaine, Clifford faisant en sorte de nous faire découvrir dans les environs quelques bonnes tables méritant l’étape. Un grand merci à lui pour ses choix gastronomiques !

         Et, parce que le suivi médical se devait d’être assuré, il y eut deux descentes vers le CHU pour les deux derniers rendez-vous avec Madame BOTA, le 10 juillet et avec Monsieur BASTE, le 25 juillet.

         La pneumologue, toujours aussi empathique, m’a déclaré d’emblée que selon ce qu’elle savait, tout s’était passé comme prévu, mais qu’elle n’avait toujours pas reçu les résultats du laboratoire d’anapathologie… Et devant moi, elle a appelé le chef du laboratoire pour connaître les résultats et là, en direct, j’ai appris que la tumeur était bien maligne, qu’elle avait été enlevée apparemment en totalité et que les ganglions récupérés n’étaient pas contaminés.

         Ce qu’elle m’a traduit par : « Vous n’avez pas besoin d’un quelconque traitement complémentaire, ni chimiothérapie, ni radiothérapie, seulement d’un scanner de contrôle tous les 6 mois et le premier fin août début septembre, deux mois après l’intervention. » Elle nous souhaitait un bon retour chez nous, nous précisant que sous quelques jours, elle allait elle-même traverser l’Espagne du Nord au Sud pour se rendre à Tarifa d’où elle passerait le détroit de Gibraltar pour se rendre au Maroc, pays d’origine de son mari, avant de revenir par le Portugal, son propre pays d’origine… Un courant de sympathie s’était établi tout seul entre elle et nous et je ne la remercierai jamais assez de ce climat qu’elle a su établir, dès le premier contact, et qui m’a beaucoup aidé dans l’approche de l’intervention que j’allais subir.

         Et, il en a été de même dès le premier contact et jusqu’à cette dernière visite du 25 juillet avec le Professeur BASTE : je me suis confié à ses soins sans arrière-pensée, sans hésitation et même si je ne peux cacher la petite appréhension inévitable ressentie quelques jours avant l’intervention mais vite dissipée, ma confiance a été totale dans son expertise.

         Après qu’il se soit enquis de mon état - parfait au demeurant – il m’a détaillé les étapes de son acte, les résultats, ses propres commentaires dont le principal a été : « on ne parle jamais de guérison complète dans un cas comme le vôtre, mais je considère que vous êtes au stade R0, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de tumeur alors que vous étiez au stade R1 et donc que vous êtes débarrassé de votre cancer… ». Il dictait alors son compte-rendu devant nous, reprenant la classification de patient R0 !

         Il entreprit alors une conversation à bâton rompu à propos de notre retour vers notre terre d’exil, évoquant ses origines bordelaises et ses liens familiaux avec de lointains cousins madrilènes… Le monde est décidément bien petit… « El mundo es un pañuelo ! » comme le disent si bien nos hôtes hispaniques…

         Trois jours plus tard, le 28 à 11h piles, un confortable taxi nous prenait en charge à la porte de la demeure de Clifford et Isabelle et nous amenait à 13h au Terminal 1 d’Orly d’où nous devions décoller pour Alicante… Un temps orageux et venteux devait retarder notre envol, le pilote attendant des instructions pour modifier son parcours et éviter la zone perturbée… ce qui fut le cas.

         A l’aéroport, nous attendaient nos bons amis Grazia et Gianfranco, arrivés à El Campello le 13 juillet et qui venaient, avec notre voiture qu’on avait laissée à leur disposition, nous rapatrier à Cabo Mar. Je passe sur les détails de nos retrouvailles et des effusions auxquelles elles ont donné lieu : tout ce qui fait le charme de l’Italie et d’une amitié profonde était au rendez-vous !!!

 

 

 (à suivre)