Nouveautés

Chers visiteurs, il y a enfin du nouveau sur mon site Jimdo!

Les rubriques Avertissement et Nouveautés, bien sûr, ont été mises à jour, le

Blog s'est enrichi d'une nouvelle page et apparaît la rubrique "Mémoires d'un nomade" qui comme son titre l'indique, a la prétention d'être le récir d'une histoire, la mienne !

Famille LE SQUERE

 

 

Côté maternel, le grand-père, François LE SQUERE, né en 1896, dans une famille nombreuse de Guidel, dans le Morbihan, quitta la ferme familiale en s'engageant dès ses 18 ans, à l'orée de la Grande Guerre et ne devait plus quitter l'uniforme jusqu'en 1940... pour le reprendre à nouveau de 1943 à 1945...

Mais, sorti indemne de la première guerre mondiale, affecté à Brest, il faisait le choix des troupes coloniales et devait quitter la métrople en 1922 pour sa première campagne "africaine" au Cameroun et laisser sa jeune femme Marie (plus souvent appelée Yvonne son second prénom), épousée en janvier 1920 et sa petite fille, Louisette née la même année en novembre. De retour deux ans plus tard, il est affecté à Rennes où là encore il ne restera que deux ans avant de repartir au Cameroun en 1926, laissant cette fois aussi son fils né en 1925. De retour en 1928, il sera affecté à Fontenay le Comte d'où en 1931 il partira cette fois au Congo pour deux ans encore. Puis ce sera l'installation à La Rochelle d'octobre 1934 à mars 1937 pour un nouveau départ, mais cette fois en famille pour le Maroc, à Oujda... où, coincidence heureuse pour moi, mon père se trouva lui-même affecté en mai 1937, sous les ordres de celui qui deviendrait tout juste  deux ans plus tard... son beau-père. Mais là encore, c'est une autre histoire.

Survient alors la Seconde Guerre Mondiale et la défaite de juin 1940 qui entraîne la démobilisation de l'armée française et pour François LE SQUERE une mise à la retraite forcée.

La famille quittera Oujda pour Rabat, où il travaillera dans l'administration du Protectorat Français, mais très rapidement réussira à obtenir d'être affecté dans les Services du Paysannat (en d'autres termes, de l'Agriculture) et plus précisément dans l'est du Maroc, qu'il connait bien, à Berkane, à quelques dizaines de kilomètres d'Oujda et pratiquement au bord de la Méditerrannée et à la frontière algérienne.

 

Mais le conflit armée ne peut le laisser indifférent et il finira, en 1943 par "rempiler" et se réengager dans les Forces Francaises Libres et rejoint Brazzaville au Congo où il restera jusqu'en juillet 1945.

 

Définitivement démobilisé, il retournera servir l'agriculture marocaine à Berkhane, plus précisément à Madagh, au centre administratif même du SMP 4 (Secteur de modernisation du paysannat n°4) dont il assura la gestion.

 

De cette période j'ai une foule de souvenirs de vacances, de tournées en "pick-up" à visiter les petites exploitations tout aux alentours, dans les Benisnassen, dans le Zegzel et plus loin encore, où souvent mon grand-père était accueilli par des saluts au garde-à-vous rendus par d'anciens combattants qu'il respectait lui-même beaucoup en retour. Et en raison de mon jeune âge, nos hôtes m'offraient symboliquement à chaque fois un oeuf frais. Combien de fois n'a-t-on pas sacrifié, qui un poulet, qui un agneau pour avoir l'honneur de nous retenir à partager le repas... Ce sont des choses qui vous restent à jamais !  

 

Cette période que j'ai toujours considérée comme très heureuse pour mes grands-parents, car je l'ai vêcue et ressentie ainsi, s'est terminée par le retour de mes grands parents à Rabat, chez nous, en 1950 où ils ont vêcu jusqu'au décès de mon grand-père en mai 1954, victime vraisemblablement d'un infarctus... mais on ne l'appelait pas encore comme cela à cette époque.

 

Ma grand-mère maternelle, Marie...Yvonne ESVAN ( "du Quador"... précision que j'expliciterai plus tard) est née au printemps 1895 à Guidel également, dans une famille d'agriculteurs et lorsqu'elle eut son Certificat d'Etudes s'empressa d'apprendre le métier de repasseuse où - j'en atteste - elle excélait.

 

Les chemises (avec col et poignets amidonnés) les mieux repassées de tout le Lycée Anatole Le Braz de Saint Brieuc ont fait longtemps ma fierté !

 

Femme discrête, un peu secrête aussi, mais dont la bonté n'avait d'égale que sa volonté à faire face à toutes les situations : elle avait vêcu tant d'années seule pendant les campagnes coloniales du grand-père qu'elle s'était forgée un caractère bien trempé malgré une santé un peu fragile qui avait fait dire à son mari qu'il craignait de la perdre un jour d'un accident cardiaque... L'histoire n'est jamais celle qu'on craint d'imaginer !

Et elle a fait face courageusement à bien des tragédies familiales, puis à nombre d'opérations et de sérieux soucis de santé avant de s'éteindre en juin 1978, à Saint Brieuc, chez mes parents auprès de qui elle vivait depuis pratiquement vingt ans.

(a suivre...)